18 novembre 2013: Commémoration de la Bataille de Vertières
Je suis certaine que la majorité d’entre vous, qui me lisez, n’avez jamais entendu parler de la bataille de Vertières. Moi non plus d’ailleurs ! Du moins pas avant de venir vivre en Haïti. On connaît Toussaint Louverture. On connaît Henri Christophe, grâce surtout à Aimé Césaire dans sa « Tragédie du Roi Christophe. » Mais on connaît très peu ou pas du tout Jean Jacques Dessalines. Personne ne nous en avait parlé à l’école ! Et pour cause ! C’est l’homme qui, le 1er janvier 1804 proclama l’indépendance de la Première République Noire : Haïti, après avoir battu les troupes coloniales à Vertières. C’était le 18 novembre 1803.
Selon des informations glanées ici et là, Jean Jacques Dessalines était un esclave d’origine africaine. Il devint par la suite Lieutenant de Toussaint Louverture. Après la déportation de ce dernier, il prit en main la lutte pour la libération et l’indépendance et, réussit à repousser les troupes du général Rochambeau lors du combat de la Crète-à-Pierrot. Le 18 novembre 1803, il infligea une défaite aux troupes françaises à Vertières non loin de la ville du Cap-Français devenue depuis le Cap-Haitien.
Le 8 octobre 1804, il est couronné Premier Empereur d’Haïti sous le nom de Jacques 1er.
L’hymne national d’Haïti la Dessalinienne a été ainsi nommé en l’honneur de celui que la majorité des haïtiens désigne affectueusement par « Le Père de l’Indépendance ».
Il est assassiné le 17 octobre 1806 à Pont-Rouge au nord de Port-au-Prince. Mais, comme le dit l’adage populaire en Haïti : « on ne sait pas de quelle mort est mort l’Empereur. »
Et, comme je lis en ce moment Jean Ledans Fils dans « L’Histoire d’Haïti : la petite histoire », je vais donc me contenter de faire du « coupier-coller » et vous livrer ici « Dessalines en direct » :
« Nous avons osé être libres, osons l’être par nous-mêmes et pour nous-mêmes. Imitons l’enfant qui grandit : son propre poids brise la lisière qui lui devient inutile et l’entrave dans sa marche. Quel peuple a combattu pour nous ? Quel peuple voudrait recueillir les fruits de nos travaux ? Et quelle déshonorante absurdité que de vaincre pour être esclaves ? » Proclamation du général en chef Jean Jacques Dessalines, au peuple d’Haïti le 1er janvier 1804 lue par Boisrond Tonnerre aux Gonaïves (ville de la proclamation de l’indépendance d’Haïti). « Indigènes d’Haïti, mon heureuse destinée me réservait à être un jour la sentinelle qui dût veiller à la garde de l’idole à laquelle vous sacrifiez. J’ai veillé, combattu, quelque fois seul, et si j’ai été assez heureux de remettre entre vos mains le dépôt sacré que vous m’avez confié, songez que c’est à vous maintenant à le conserver. En combattant pour votre liberté, j’ai travaillé à mon propre bonheur. »
(Une polémique a éclaté dernièrement entre deux historiens, dans les médias de la place disant que Dessalines aurait été l’esclave de la fille et du gendre de Toussaint Louverture. Peu importe ! L’essentiel n’est-il pas qu’il a continué la lutte, à vaincu les colons et conduit son pays à l’indépendance ? Donc ne nous attardons pas sur les disputes des historiens et redonnons la parole à Jean Ledans Fils).
« Peu de temps après l’indépendance, la nation connut une période de radicalisation. Le 22 avril 1804, fin de cette époque. Dessalines s’écria : « Si je meurs actuellement, je descendrais heureux dans la tombe ; nous avons vengé nos frères et toutes les populations éteintes dans la servitude… »
Une autre figure historique connue de la bataille de Vertières est François Capois dit-Capois –la-Mort qui dirigeait la 9ème brigade. Le 18 novembre, au moment de l’assaut contre le Fort de Vertières, les hommes de Capois furent fauchés par les feux des troupes de Rochambeau. Animé par un courage exceptionnel, Capois qui venait de perdre son bonnet garni de plumes, se lança, tête nue, au devant des troupes ennemies en criant « A l’assaut, à l’assaut !!! ». Devant le courage de Capois-La- Mort, Rochambeau envoya à Capois un messager qui cria depuis son cheval : « Le général Rochambeau envoie ses compliments au Général qui vient de se couvrir de gloire comme ça ! ».
Aujourd’hui encore, en Haïti, on chante en s’inspirant de l’exemple de Capois : « Grenadié alaso, sa ki mouri zafè a yo ! » Traduction : « Grenadiers à l’assaut, ceux qui meurent c’est leur problème ! ». Chanson rendue populaire par « Sweet Micky », nom d’artiste du Président Michel Joseph Martelly avant qu’il prenne en main le destin de la Première République Noire.
LLK
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