Le coup de gueule de Jean Rony
Le texte qui suit a été envoyé à tous ses amis (es) par notre JRF juste avant les fêtes de fin d'année. Nous le connaissons pour son franc-parler et nous l'aimons tel qu'il est même si nous ne partageons toujours ses points de vue et ses coups de gueule. Inébranlable dans ses convictions comme dans ses généralisations, il a depuis plus d'une année, éclairé nos lanternes en nous envoyant, bien qu'irrégulièrement, ses textes.
Aussi, demanderai-je au lecteur de ne pas le prendre trop mal. Nous pouvons tous réagir aux arguments de JRF, mais de grâce sans animosité, sans violence verbale, mais avec d'autres arguments aussi percutants que les siens. Sur ce, je vous souhaite bonne lecture et je dis: JRF si tu n'existais pas, nous t'inventerions!
Nyélénga
" Est-il encore possible de réhaïtianiser cette Haïti déshaïtianisée, sclérosée, déshumanisée et hantée par le siècle des ténèbres?" par Jean Rony Faldor
A trente-et-trois jours du Nouvel an, force est de reconnaître que nous sommes encore un peuple incapable d’évoluer, de s’adapter à la raison, à la tolérance et à l’humanité. Non éclairée par la raison, Haïti demeure un pays contradictoire où l’on a la sensation que la vie sauvage est exaltée. Nous sommes de moins en moins considérés comme des êtres humains avec leur individualité, leurs aspirations, leurs pensées, en somme leur humanité; et le pire c’est que nous nous y mettons aussi.
On est déshumanisés! Dans un pays où le mépris de l’être relève d’une attitude générale, ou presque; où le jugement critique est interdit, où le monde est commenté sans le connaître, où les significations ontologiques de l’honneur et de la probité sont ignorées, où le nationalisme est aberrant, où l’on n’acclame pas les vertus et les vraies valeurs, où répandre la vérité, poursuivre les préjugés et détruire les erreurs et les barbaries des classes dominantes sont aliénables, où le savoir est un crime et l’ignorance une arme de combat, où les inégalités sociales, les abus et intolérances prennent le pas sur la vie réelle, le changement est donc imperceptible.
La situation est gravement grave et ceci d’une gravité exceptionnelle. Et comme disait Alain Anselin dans «Le Refus de l’Esclavitude », si le siècle des lumières n’avait pas brillé deux ans, celui des ténèbres en enfantent de nombreux et aussi sombres…Les fondements de la nation sont fortement renversés. Tout le monde veut diriger, mais personne ne veut être utile, voire aimé et rendre heureux son pays. La lutte pour le pouvoir c’est la lutte pour la richesse, et la lutte pour la richesse, c’est la lutte pour le pouvoir; autant que la problématique générale et évolutive de la pauvreté dans ce pays clame jusqu’aux cieux, c’est autant que lutter pour plus d’argent et oublier la valeur de la vie se convertisse en seul guide et éclaireur de presque toutes les sphères de la société.
Que peut-on espérer d’un pays où les actions tout comme les réflexions politiques sont presque toujours motivées par tout sauf le bien d’autrui, où l’homme haïtien est loin d’être affranchi, où l’obscurantisme, la superstition et l’ensauvagement sont d’ordre doctrinal, où la primauté de la vertu et de l’excellence n’est pas enseignée, où l’on n’instruit pas les habitants à aimer et respecter la vie, où l’échange de regards, le ton, l’attitude et la connivence qui régissent les relations humaines sont bannis, où l’ardeur de gagner des richesses et du pouvoir, et où la déshumanisation généralisée nous éloigne des valeurs fondamentales de la vie?"
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