Qui vient de loin (Ewur'osiga). Le Blog d'Alfoncine N. Bouya

Qui vient de loin (Ewur'osiga). Le Blog d'Alfoncine N. Bouya

Esprit tordu

Il y a des personnes qui ont l’esprit tellement tordu qu’elles ne voient en toute action d’autrui que calculs et manigances. Ces personnes ne croient ni en l’amour (encore moins en la force de l’amour) ni en la pureté des sentiments.

J’écris ce texte à la demande expresse d’une amie qui m’a réveillée très très très tôt ce matin (je n’ose pas dire l’heure) pour m’intimer amicalement l’ordre d’écrire ce qui suit :

-          Allô Alfa ?

-          Oui, qui est ce ? (je sors brutalement du sommeil, l’esprit encore nébuleux)

-          C’est moi !

-          Toi qui ? Il fait encore nuit !

-          Allons secoue-toi, allume une cigarette pour te réveiller !

-          Je ne fume plus !

-          Ah bon…

-          Eh oui j’ai arrêté de fumer !

-          Ok ! Ok ! Bon prends ton stylo  et écris ! (du coup je réalise de qui il s’agit. Il n’y a qu’elle ma copine, mon amie, ma sœur qui peut me réveiller en pleine nuit pour des bagatelles.)

-          Non mais attends, tu me prends pour un écrivain public ou quoi ? Il est xxx du matin, tu me réveilles pour m’intimer l’ordre d’écrire ! Je ne suis pas écrivain !

-          Arrête de déconner ! Tu as un blog, tu écris des histoires, donc tu es écrivain ! Ecrivain public ou non tu es écrivain ! (A cette allure là il ne me reste plus qu’à dire adieu à mon sommeil. Car, la connaissant, je sais qu’elle ne va plus me lâcher tant que je ne l’aurais pas écoutée jusqu’au bout)

-          Je t’écoute !

-          Tu as allumé ton ordinateur ?

-          Non, j’ai mon carnet de notes et mon stylo en main. Tu peux commencer ton histoire !

-          Je suis enragée…

-          Je l’ai compris, tu n’as même pas à le dire !

-          Tu sais ce connard (tiens, la voilà qui utilise ce terme que j’affectionne tant !), il ose m’attribuer des idées qui ne me sont jamais passées par la tête. Il se vante auprès des siens que je fais des pieds et des mains pour que ça reprenne entre nous. Il raconte que quand j’ai rencontré Madi c’était pour vérifier s’il sortait toujours avec elle. Moi qu’est-ce que j’avais à faire avec sa relation avec Madi. J’avais simplement été transportée par un élan d’empathie quand j’ai entendu l’histoire de cette femme devenue poivrote par sa faute à lui. Il l’avait tellement maltraitée qu’elle a basculé dans l’alcool pour pouvoir se sortir de son emprise maléfique. Nous avons passé une excellente après-midi Madi et moi sans même faire la moindre allusion à lui. En plus c’est moi-même qui l’en avais informé ! Voilà maintenant il raconte… Tu es toujours là Alfa ?

-          Oui je t’écoute !

-          Tu m’écoutes ou tu prends note ?

-          Je fais les deux !

-          Merci ! Donc il raconte partout auprès des siens…

-          Dis-moi pourquoi les conneries qu’il raconte t’importent tant ?

-          Je ne sais pas !

-          Ces intentions qu’il t’attribue aujourd’hui, étaient-elles les tiennes ?

-          Mais pas du tout !

-          Pourquoi avais-tu rencontré Madi ?

-          En réalité, c’est parce j’avais appris qu’elle était poivrote, qu’elle se saoulait tout le temps depuis leur séparation ; j’ai été simplement prise de pitié pour elle et comme il était absent et que moi-même la solitude me pesait, j’ai appelé Madi pour qu’on passe ensemble un après-midi…

-          Tu as été bien naïve…

-          Oui je le sais.

-          Ton grand cœur t’a trompée.

-          Oui je le sais.

-          Ces gens-là sont de la même trempe. Ils se ressemblent tous ! Ils ne savent pas ce qu’est la grandeur d’âme. Ils sont englués dans leur petitesse ! Aussi bien la Madi, que les siens qui écoutent et croient à ses inepties sans jamais relever, que lui-même ; ils sont pareils. Donc tu n’as pas à t’en faire.

-          Mais ce qu’il raconte est faux, archifaux.

-          Et alors ? Moi je le sais, moi je te crois, moi je te connais ! Moi je suis ton amie. Mais eux, ceux à qui il raconte ses âneries ce sont les SIENS, comprends-tu ? Ils ne peuvent que croire à tout ce qu’il débite. Ils ne vont pas chercher à savoir si c’est vrai ou faux ! Il est des leurs ! Toi, tu es hors de leur cercle. A leurs yeux, tu auras toujours tort ! Tu n’es pas des leurs, Bon Dieu ! Mets-le toi dans la tête et sois heureuse de t’être sortie de ce nid de guêpes ! C’est à eux de supporter son esprit tordu durant toute la vie. Tu es sortie de là, tu n’as plus à te préoccuper de ce qu’il raconte ni de ce les autres pensent. Est-ce que je peux me rendormir maintenant ?

-          Non, pas encore ! Une dernière chose : me promets-tu d’écrire ceci dans ton blog ?

-          Mais pourquoi donc ?

-          Ca me ferait plaisir !

-          Tu veux me transformer en « panseuse » de blessures affectives ?

-          Non, je veux simplement que tu écrives cela dans ton blog.

-          Mais pour quelle raison Bon sang de Bon Dieu ?

-          Parce que ton blog s’appelle Bric-a-Brac ; parce que tu l’as nommé Qui vient de loin ! Et moi je t’appelle de loin ; mon appel vient de loin ! Alors tu vas y mettre mon histoire ? Si non pourquoi t’aurais-je réveillée à cette heure de la nuit ? (Elle s’était carrément mise à me gronder au téléphone comme on le fait à un enfant qui a bêtisé !)

-          Ok ! Ok ! Je vais mettre cette conversation nocturne sur mon blog. Je peux raccrocher ?

-          Non, attends encore ! Tu es d’accord avec moi que c’est un connard n’est-ce pas ?

-          Mieux ! C’est un triple connard !

-          C’est vrai ? (Je la sens jubiler, mais moi je ne tiens plus ; mes paupières sont tellement lourdes que je ne sais plus si mes yeux sont ouverts ou si je rêve !)

-          Tu veux savoir une chose ma chérie ? Ton bonhomme- là est un éternel perdant ! Il a toujours été perdant et il continuera à être perdant ! Même s’il pense qu’il est sorti de la cuisse de Jupiter ! C’est le propre de tous les perdants. Je vais écrire ton histoire dans mon blog. Bric-a-Brac-Maison-d-affaires où ne se fait aucune affaire ! Bric-a-Brac qui-vient- de- loin, de très loin, d’extrêmement loin ! Comme toi, comme moi ! Mais là, de grâce, laisse-moi me rendormir ! On se parle demain !

-          D’accord ! A demain !

-          Ok mon amour, à demain.

Le stylo s’échappe de ma main. Ma tête retombe avec un bruit sourd sur mon oreille. Je m’entends hurler : « Connard, connard, connard ! Triple connard ! » ; sans savoir à qui je m’adresse ainsi. Parce que j’ai décidé, en cet instant même, que le mot connard n’avait pas de féminin !

LLK

 



15/05/2015
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