Nkosi sikeleli Afrika, quand l’arc-en-ciel perd ses couleurs
Quel Africain, du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest n’a pas levé le poing traversé par toutes sortes d’émotions contradictoires, laissant déborder de ses yeux des larmes incontrôlées et incontrôlables. C’est que ce chant composé en 1897 par Enoch Sontonga, enseignant dans une école méthodiste de Johannesburg est simplement beau, sublime, splendide, envoûtant. Transporté, comme les sables du Sahara qui traversent les immensités terrestres, aquatiques ou maritimes et que l’on découvre le matin en couches fines sur les feuillages des grands arbres de la forêt équatoriale ou sur les parebrises des voitures loin au-delà de la méditerranée lorsque souffle l’harmatan, ce chant est parvenu à réunir tous les hommes, toutes les femmes épris de justice, de paix, de fraternité, d’égalité, tous ayant pour seul et unique ennemi (de l’heure) l’inique système de l’APARTHEID.
Comme un seul homme, bravant le froid, la chaleur, la pluie et les vents, nous avions défilé dans les rues de Dakar, Brazzaville, Kinshasa, Dar –es- Salam, Lagos, Conakry, Bissau, Paris, Londres, Bruxelles, New York, Berlin, Rome, scandant d’une seule voix :
« Nkosi sikeleli Afrika, Maluphakandanyisw’ uphondo Iwayo »
Dieu bénisse l’Afrique, Puisse son esprit s’élever vers les cieux.
« Yizwa imithandazo yethu, thina lusapho Iwayo »
Qu’il nous nous bénisse, nous ses enfants.
Nous avions boycotté les oranges Outspan, nous avions boycotté les essenceries de Total. (Oui je dis bien ESSENCERIE : mot d’origine sénégalaise pour désigner les stations-services et reconnu par l’Académie française !)
Nous étions tous les enfants de Sharpeville et de Soweto !
Ensemble nous avons pleuré, nous avons porté le deuil !
Ensemble nous avons dansé sur le cadavre de l’Apartheid !
Ensemble nous avons explosé de joie à la libération de Mandela !
Ensemble nous avons pleuré Madiba !
Nous voilà aujourd’hui rattrapé par la déshumanité ! Orphelins de nos grands hommes, de nos valeurs de solidarité et de fraternité.
Aujourd’hui, de là où il se trouve, Madiba pleure sans aucun doute pour la Nation Ar-en-ciel qui n’a plus qu’une seule couleur, celle rouge du sang de ses enfants versés par ses enfants !
Et pendant ce temps ORANIA, la nouvelle ville créée par les nostalgiques de l’Apartheid est en train de s’agrandir, de s’étendre, avec sa propre monnaie, ses propres écoles, ses propres hôpitaux, sa propre organisation interne, pavant la voie pour le nouvel apartheid du XXIème siècle. Quand nous ouvrirons les yeux, il sera déjà trop tard !
Morena boloka setjhaba sa heso,
O fedise dintwa le matshwenyeho,
O se boloke, O se boloke setjhaba sa heso,
Setjhaba sa South Afrika - South Afrika.
Que Dieu bénisse notre nation,
Et qu'il supprime toute guerre et toute souffrance,
Préservez, préservez notre nation,
Préservez notre nation sud-africaine, l'Afrique du Sud.
L’Afrique est veuve de ses enfants comme de ses dieux ! Madiba sikeleli Africa !!!
Nyélénga
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