Extrait de « Mon labyrinthe » de Destinée Doukaga
Elle est jeune, elle est congolaise. Très tôt la vie l’a plongée dans le « labyrinthe » d’une existence pleine de tribulations desquelles elle finit par sortir par la solidité de ses méninges, réalisant ainsi une promesse faite à elle-même : « Un jour ce sera mon tour. » (p. 77)
« C’est pendant la guerre, que tout a basculé. La fragilité de ma santé, et celle de ma mère, ont mis fin à ma vie de rêve. L’exil nous a offert des souvenirs…Nous avons pourtant été bien reçus par les parents de ma mère, mais nous étions devenues des étrangères comme ceux qu’on voyait autrefois chez nous. Nous étions là, dans ce pays, en train d’attendre la fin d’une guerre civile qui n’arriverait peut-être pas de sitôt. On se forgeait un espoir de retour, mais une chose était certaine : on ne retrouverait plus rien à la maison. Des échos de la guerre nous parvenaient de partout. A la télé, on voyait les ravages causés par la guerre. Je pensais à mes études interrompues, à mes amies…
Puis les événements se sont succédés. Il y a eu la fin de la guerre, notre retour dans un pays méconnaissable, puis la mort de ma mère. Je n’ai pas assisté à ses obsèques. Elle est partie sans que je puisse la revoir une dernière fois. J’ai lutté comme j’ai pu, mais le chemin a été long. J’ai voulu attendre, le silence m’a dit « pars ! »… Alors, je suis rentrée chez nous sans elle. Je n’ai rien emporté. Je n’ai que ce peigne que je tiens d’elle et que je balade par vents et tempêtes. Je repasserai par ce chemin, celui des cèdres, j’arracherai ces roses, elles sont moches, je mettrai des lys à la place. Et, quand j’essuierai mes larmes, tu trouveras le repos, avant que je ne recommence. Je ne porterai sur mon corps ni or ni argent, à part ton alliance que je garderai en souvenir de toi… Je garderai ce peigne, je te garderai… » (p.7 - 8)
A présent, Destinée, la vie te sourit ! Sèche tes larmes afin que ta mère puisse enfin trouver le repos !
Nyélenga
A découvrir aussi
- Extrait du « Journal d’un Révolutionnaire » de Gérald Bloncourt
- Extraits de « Il suffit de… » de Marie José Lallart
- Extrait de "L'Anté-Peuple" de Sony Labou Tansi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 406 autres membres