Qui vient de loin (Ewur'osiga). Le Blog d'Alfoncine N. Bouya

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Vrais et Faux Bouya

En me levant ce matin, mon regard s’est posé sur la photo de mon père qui trône dans ma chambre juste en face de mon lit. J’ai fixé la touffe de cheveux blancs qu’il portait au-dessus du front. Je n’ai jamais connu mon père sans cette touffe que l’on disait être le signe de son « Okiéra » (jumelléité). En effet, mon père avait eu un jumeau, décédé quelque temps après leur naissance. Tous les deux étaient des Bouya, des vrais Bouya, c’est-à-dire des enfants nés par les pieds (et non par la tête comme la plupart des gens). Chez les Koyo de la Cuvette congolaise, le nom Bouya n’était porté que par les enfants qui naissaient ainsi. D’où l’expression « Bouya m’akô la nzé » qui signifie littéralement « Bouya les pieds dehors ». Ainsi, moi, mes frères, sœurs, neveux et nièces sommes des faux Bouya, par la force de l’administration coloniale qui voulait que les enfants portent le nom de leur géniteur. Hélas, il se trouve que le vrai Bouya dans la descendance de mon père est mon neveu, le fils de ma sœur, né par les pieds! Malheureusement, le nom Bouya ne lui a pas été donné puisque lui aussi porte celui de son géniteur.

J’ai regardé encore une fois la photo de mon père, j’ai secoué la tête, j’ai souri et je lui ai lancé : « Sacré Bouya ! ». Puis je suis sortie de ma chambre.

Bonne journée à toi mon neveu Yoshi, le vrai Bouya de toute ma famille.

Nyélénga



22/01/2015
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