Qui vient de loin (Ewur'osiga). Le Blog d'Alfoncine N. Bouya

"Mardi 26 mars 2002

Bonjour Karen,

C'est avec beaucoup de peine et de souffrance que je t'écris ces quelques phrases. Vous me manquez énormément, Laurence et Lian me manquent beaucoup, leurs cris, leurs bétises, leurs pleurs.

Je ne sens mal loin de toi, je n'ai plus envie d'avancer dans la vie. On m'a bien manipulé comme un pantin de bois: il est fort et très puissant!

J'ai mal, Karen, j'ai très mal dans ma peau. J'espère un jour te voir avec mes bébés. J'espère un jour voir Laaurence, il me manque.

Ils ont tout essayé et ils sont arrivés à nous séparer, à me séparer de toi...Et je veux toujours croire à notre amour, qui veut s'éteindre tout doucement. Et pourtant je t'aime beaucoup, beaucoup, beaucoup.

Je suis fatigué, je suis usé, j'en ai marre.

Je me dis que ce n'est qu'un rêve, mais je n'arrive pas à me réveiller de ce rêve.

J'ai envie de courir, de marcher, sans m'arrêter, marcher, marcher, marcher, courir, courir, courir, sans m'arrêter.

Je t'aime Karen."

Tels sont les propos d'un Pierre-Jean que le lecteur meurt d'envie de traiter de juger, de traiter de manipulateur; mais Karen l'interdit, puisqu'au final, elle lui pardonne de lui avoir fait vivre l'enfer. Et Karen de conclure son récit par:

"Pourquoi?

Pourquoi est-il revenu me courtiser?

Pourquoi m'a-t-il épousée?

Pourquoi m'a-t-il fait des enfants?

Pourquoi m'a-t-il trompée?

Pourquoi m'a-t-il salie?

Pourquoi m'a-t-il abandonnée?

Pourquoi nous a-t-il abandonnés, Lilian, Laurence et moi?

M'a-t-il seulement aimée?"

Des Pourquoi qui n'auront jamais de réponses, puisque Pierre-Jean s'est donné la mort dans la cellule d'une prison.

LLK