Nvula é noka sama sama sa kilo
La vie est une accumulation de souvenirs : ce matin je suis réveillée par les pas de la pluie qui danse dans la cour. Je me suis précipitée hors de ma chambre et me suis retrouvée dans la rue sous les larmes des génies qui pleurent, comme au temps de mon enfance quand la pluie faisait le bonheur de l’enfant que j’étais. La rue était déserte. Les murs entourant les maisons m’ont ramenée à la décevante réalité : les haies vives des concessions ont disparu pour céder la place aux parpaings. Il n’y a plus de manguiers dans mon quartier. Plus de cris, plus de chants d’enfants courant d’une concession à l’autre pour ramasser les mangues. « Nvula énoka sama sama sakilo, sama, sama ! – Que la pluie tombe, de l’eau de l’eau, de l’eau du ciel ! » La voix de la voisine Mama Mariem Ngala, propriétaire du manguier le plus fourni qui nous menaçait, debout devant sa porte s’est éteinte depuis des lustres. La pluie a beau tomber, il n’y a plus de manguiers, plus de mangues à ramasser ! Je suis retournée dans la maison. Je regarde, à travers la fenêtre, la pluie qui continue de tomber. Son chant n’est plus que lamentations ! Les génies ont déserté la ville de mon enfance. Mon enfance est loin, très loin derrière moi.
LLK
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