Et si l'on faisait la grève des zombis?
Dans le préambule de l’acte constitutif de l’UNESCO on peut lire : « Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix ». Le 16 novembre 1945, les représentants de 37 pays réunis à Londres signaient l’Acte constitutif de l’UNESCO qui entrera en vigueur un an plus tard – à quelques jours près- le 4 novembre 1946, après ratification par 20 pays signataires. Beaucoup d’entre vous, lecteurs, n’étaient pas encore nés ; mais l’espoir d’une humanité vraiment humaine prenait déjà racines dans les esprits des vivants et des morts (oui, oui, vous avez bien lu, dans les esprits des morts !) puisque, comme l’avait écrit Birago Diop, le grand penseur africain « les morts ne sont pas morts ».
Cependant, à observer certains pays qui décident de « dénationaliser » des milliers d’êtres humains, les transformant en autant de zombis (encore que le zombi a une identité, un nom, une carte d’identité, un pays), on est en droit de se demander si l’humanité d’aujourd’hui est la même que celle des auteurs de l’acte constitutif de l’UNESCO. Devrais-je réécrire le préambule de cet acte que je le paraphraserais en disant: « les conneries prenant naissance dans l’esprit des humains, c’est dans l’esprit des humains qu’il faut ériger les défenses de l’intelligence ».
La souveraineté nationale, on est d’accord ! Le respect des lois d’un pays souverain, on est aussi d’accord ! Mais quand la souveraineté nationale et les lois d’un pays, fut-il souverain, indépendant ou tout ce que l’on veut, dépouillent à l’humain son humanité, là on se saurait être d’accord. Parce que « Moun se Moun », l’humain c’est l’humain, « Moto see Moto ». De ce fait, il a des droits, tout comme il a des devoirs ! Même le zombi a une terre : une terre sur laquelle il est vit et travaille !
Il monte dans mon cœur une envie irrépressible de lancer un appel pour la création d’une Association Internationale des Zombis de la Terre. « Debout les zombis de la terre… ! » Mais non, ça là, ça rappelle trop un système passé et dépassé ! Alors, pourquoi ne pas faire la « grève des zombis » en prenant exemple dans le roman d’Aminata Sow Fall « la grève des battù », les battù au Sénégal (Afrique de l’Ouest) étant les mendiants, qui, du matin au soir, tiennent dans leurs mains tendues la sébile qui leur sert d’instrument de travail (la mendicité). Car, croyez-moi, un seul jour de grève des zombis et l’économie de certains « dénationaliseurs» tomberait plus bas que terre !
LLk
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